Et si le monde n’était pas celui que nous voyons chaque jour ? Et si la passion était à l’œuvre, creusant chez les êtres humains d’apparence la plus commune des abîmes de violence impossibles à imaginer de prime abord ?
« Ce qu’il y a d’ennuyeux dans l’amour, » écrit Baudelaire, « c’est que c’est un crime où l’on ne peut se passer d’un complice »,une vérité que les deux jeunes chefs cuisiniers de la Bonne auberge, l’ouvrier maghrébin mêlé malgré lui à un sordide parricide, Lucien Lacôme amoureux fou de la belle Natacha, Jérôme et Liselotte et les autres protagonistes de « L’œil de K » expérimentent tout à tour.
Du sud de la France jusqu’à Langkawi, l’île la plus perdue de l’archipel mélanésien en passant par Séville pendant la Semaine Sainte, dix nouvelles pour explorer ce que l’amour peut avoir de plus extrême et de plus destructeur : amour pousse au crime, amour maternel dévorant, rivalité scientifique, soif de biens matériels…
Sur le grand théâtre de la vie, les êtres se heurtent et s’empoignent, les pulsions d’amour et de mort sont à l’œuvre recréant au quotidien l’immémorial affrontement d’Eros et de Thanatos. Le moraliste La Rochefoucault nous en avertit :« Si l’on juge de l’amour par la plupart de ses effets, il ressemble plus à la haine qu’à l’amitié »