« On est de son enfance comme on est d’un pays » écrit Saint-Exupéry, un pays qu’on ne quitte jamais tout à fait.
En l’homme et la femme d’aujourd’hui vivent encore, tapies au plus profond les émotions, les peurs, les découvertes de l’enfant d’autrefois.
Le souvenir des grandes colères pour une broutille, des désespoirs sans fond, des blessures insupportables créées par trois éraflures sur une paire de chaussures émergent parfois au détour d’un événement du quotidien. Dès lors ressuscite pour un bref instant ce pays où les grands frères déambulent dans un univers de sonnettes à tirer, de mobs à chouraver et de héros prestigieux jonglant avec des pizzas dans un restaurant de plein air, un pays où les animaux bien-aimés parleront un jour prochain, un pays enfin où les adultes fragiles et tout puissants tiennent les rênes d’un monde où les enfants, regards à l’affut, s’efforcent de trouver leur place.
Ce qu’ignorent les enfants, c’est que les adultes ont avant eux rêvé de de tout changer pour créer un monde à leur mesure car les adultes ne sont rien d’autre que d’anciens enfants dont les fragilités apparaissent soudain au détour d’une nouvelle.
Je vous invite au pays de mon enfance qui, sans doute, ressemble beaucoup à la vôtre.
Le recueil Eclats de vie, c’est 13 nouvelles qui évoquent des enfants et des jeunes vivant dans la Grèce antique ou dans les quartiers de nos villes. Semblables et différents, ils trouvent un écho en chacun de nous car, jean Cocteau l’exprime mieux que je ne pourrai le faire, « Nous sommes les rêves d’un dormeur qui dort si profondément qu’il ne sait pas qu’il rêve. »