Le grand roman des maths

de Mickaël Launay, aux éditions Flammarion

On ne se serait pas douté avant Denis Guedj et quelques autres que les mathématiques pouvaient être romanesques.  Et pourtant nombreux sont les lecteurs qui gardent un vif souvenir du « Théorème du perroquet » où l’ intrigue policière sert de prétexte pour démontrer que  l’histoire des maths est pleine de rebondissements, d’anecdotes  et de palpitantes aventures. On pense également à « La déesse des petites victoires » où Yannick Granneck nous fait découvrir l’aventure mathématique de Gödel grâce à la confrontation entre deux femmes : Adèle, l’épouse du mathématicien et la documentaliste de l’université de Princeton, Anna Roth.

Le choix adopté par Mickaël Launay dans son livre Le grand roman des maths édité chez Flammarion est quelque peu différent. Cet auteur doué d’une belle plume, d’une imagination féconde et d’une grande culture scientifique fait le choix d’entrainer son lecteur « dans les méandres de l’une des disciplines les plus fascinantes, les plus stupéfiantes qu’ait pratiqué l’’esprit humain ». Il aborde les mathématiques comme un jeu capable d’apporter à ceux qui les pratiquent du plaisir et une meilleure connaissance du monde.

Le point de départ de son ouvrage : les bifaces de la préhistoire, excusez-du peu !, et les  frises qu’on peut admirer sur les vases mésopotamiens exposés au musée du Louvre, motifs géométriques où son oeil de mathématicien découvre « des symétries, des rotations, des translations » et que l’on retrouve dans plusieurs  civilisations antiques : grecque, égyptienne, étrusque, romaine…

Ainsi commence le voyage auquel il convie son lecteur. Sa déambulation dans les lieux de Paris où la science se met en scène, la Géode, le palais de la découverte, le conservatoire national des arts et métiers, lui offre l’occasion d’explorer les découvertes des différentes périodes historiques. C’est ainsi qu’il crée les conditions pour embarquer son lecteur dans un long voyage temporel plein de péripéties qui le conduit à travers les différentes découvertes mathématiques et se termine  par le théorème des 4 couleurs, celui de l’incomplétude de Gödel ou encore le boson de Higgs. L’auteur ne fait pas même l’impasse sur ce que seront les mathématique de demain. Tout cela sans que le lecteur, même non mathématicien, au fil de cette vertigineuse traversée, se pose un seul instant la question de ce qu’il est venu faire dans cette galère.

« les mathématiques ont un formidable potentiel pour devenir une discipline festive et populaire écrit Mickaël Launay. «  Il n’est pas nécessaire d’être un mathématicien de génie pour s’en passionner et goûter à l’ivresse de l’exploration et des découvertes ». En refermant son livre, on en est tout comme lui, persuadé.

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